Rythmes scolaires: communiqué de la fédération SUD Éducation

Après les grèves importantes de la mi-novembre et du 5 décembre, pour SUD éducation il fallait donner des perspectives à la lutte contre la réforme Peillon des rythmes scolaires et pour une autre réforme pour l’école publique, les élèves, et l’ensemble des personnels.

C’est la raison pour laquelle nous avons proposé que l’intersyndicale nationale se réunisse immédiatement après la grève du 5 décembre pour proposer rapidement des suites. Nous n’avons pas été entendu-e-s par les autres organisations syndicales qui ne soutiennent pas la réforme actuelle (pour ne pas parler du SGEN-CFDT et du SE-UNSA qui continuent à soutenir le Ministère). Le 10 décembre, une première réunion SNUipp, CGT, FO, SUD, FAEN a enfin eu lieu ; elle n’a débouché sur rien. Le 17 décembre, une seconde réunion s’est tenue ; elle a abouti à la rédaction d’un communiqué que SUD éducation a décidé de ne pas signer.

Le texte du communiqué fait des constats sur la situation, propose des revendications générales, et se termine ainsi : « Après les mouvements de novembre et de décembre, le ministre doit répondre. [Les organisations syndicales signataires] appellent les personnels à se réunir dans les départements pour débattre de ces revendications et des moyens à mettre en œuvre pour les faire aboutir. »

Pour SUD éducation, dans notre secteur comme au niveau interprofessionnel , une plate-forme revendicative n’a d’intérêt que si nous prenons les moyens de voir satisfaites ses revendications.

Les organisations signataires du communiqué demandent au ministre de « répondre ». Faut-il compter sur le ministre qui fait la sourde oreille et prétend que tout va bien pour revenir sur sa réforme simplement parce que les syndicats lui demanderaient ? Pour SUD éducation, la solution ne viendra pas de celles et ceux qui ont décidé de cette réforme et de poursuivre dans les mêmes politiques.

Pour gagner, il faut construire des mouvements collectifs de résistance et revendicatifs !
Or il a été impossible d’aboutir à un quelconque appel à mobilisation dans le cadre de l’intersyndicale. Le 10 décembre, puis le 17 décembre, SUD éducation a défendu qu’il était essentiel qu’une perspective de mobilisation nationale soit donnée aux personnels pour poursuivre la lutte : nous avons proposé la grève, avec la mise en débat de sa reconduction ; d’autres modalités d’actions pouvaient se discuter. Seule la CGT éducation a partagé avec nous la proposition d’une nouvelle date de grève nationale. FO a proposé d’interpeler le ministre et a affirmé qu’il faudra poser la question de la grève. Quand ? À qui ? Pourquoi pas maintenant ? Autant de questions sans réponses. Pour le SNUipp et la FAEN, programmer des actions nationales pour janvier n’était pas à l’ordre du jour…

Le blocage rencontré à ce propos limite considérablement l’intérêt d’une déclaration commune qui n’est pas utile à l’action collective, pire, qui renvoie les personnels à la dispersion. C’est pourquoi nous avons préféré ne pas signer ce texte. SUD éducation est très attaché à l’unité d’action intersyndicale lorsqu’elle permet de favoriser l’unité d’action des personnels. Mais encore faut-il que l’unité d’action intersyndicale soit bien une unité pour l’action.

Nous espérons que ce blocage de fin d’année sera provisoire, et qu’il ne signifie pas une volonté d’enterrer le mouvement revendicatif, entérinant ainsi la défaite sur les rythmes scolaires qui est aujourd’hui la question sur laquelle le rapport de force se joue entre le ministère et les personnels.

Nous proposons que les organisations syndicales se réunissent à la rentrée pour appeler ensemble à la mobilisation. Sans attendre, la fédération SUD éducation apporte son soutien à toutes les mobilisations locales, dont certaines sont déjà programmées dans l’unité syndicale. Nous appelons les personnels à multiplier les initiatives, et à les faire converger afin de reconstruire un mouvement national pour gagner.