Précarité, répression: La lutte doit continuer!

En ce début d’année, de nombreux combats restent encore à mener. Les attaques répétées du gouvernement Hollande – Valls – Belkacem – Macron contre l’Éducation nationale ne laissent présager rien de bon pour les mois et les années à venir. SOYONS VIGILANTS ET ÉTABLISSONS UN RAPPORT DE FORCE si nous ne voulons pas que notre école devienne une « affaire privée ».

   La mobilisation des AVS en contrat CUI-CAE (contrat privé) en est la preuve et démontre la volonté de précariser les personnels de l’Éducation    nationale.   La « réforme » de l’éducation prioritaire est une réforme d’austérité qui ne s’intéresse pas aux besoins, mais seulement à la façon de développer l’école du socle en sacrifiant un peu plus les classes populaires. La mobilisation a permis une redéfinition de cette « réforme », mais celle-ci est menée à moyens constants ce qui signifie qu’il s’agit seulement d’un redéploiement des moyens. Nous ne sommes pas dupes : ce qui est donné à l’un est enlevé à l’autre. Plus globalement, ces « réformes » mettent à mal nos conditions de travail qui ne cessent de se dégrader depuis de nombreuses années, sans que le mouvement ne soit contré. Les créations de postes pour la rentrée 2015 ne sont que de la poudre aux yeux, et le compte est bien loin des besoins. Pour obtenir les moyens nécessaires dans toutes les écoles, dans tous les établissements, dans toutes les universités, il faudra construire la convergence de ces mobilisations vers une lutte d’ensemble, pour imposer une rupture avec l’austérité et un budget à la hauteur des besoins pour le service public.

   Pour couronner le tout, voilà que l’école est embrigadée par le gouvernement suite aux événements du début de l’année. Dans un contexte d’émotion et dans l’urgence, face à des assassinats terroristes dont le lien avec l’éducation est loin d’être établi, le gouvernement charge l’école laïque d’une responsabilité écrasante qui occulte celle des autres facteurs politiques et sociaux intervenant dans la situation actuelle ; du chômage à la stigmatisation de certaines populations, de la politique de la ville aux cadeaux au patronat, de la réduction des services publics à celle du tissu associatif, des alliances atlantistes aux politiques impérialistes.

   SUD éducation défend sans concession une école publique et laïque, mais ici le gouvernement instrumentalise et dévoie la laïcité pour légitimer le développement d’un arsenal de mesures normatives et répressives visant à définir un « comportement citoyen » imposé à tous les niveaux.

   On est aux antipodes d’une école telle que voudrait la construire SUD éducation, privilégiant l’éducation par l’échange au sein du collectif qu’est la classe, l’enseignement mutuel, le développement de l’esprit critique, la construction patiente d’une pensée autonome chez les élèves, la conviction et le raisonnement, au lieu d’un formatage aussi vain que peu démocratique par des « rituels » stéréotypés.

   Des collègues (à Mulhouse, à Poitiers) ont été mis à mal et suspendus de leurs fonctions pour avoir abordés dans leurs cours, comme préconisé par le gouvernement, ces événements tragiques afin  d’amener les élèves à réfléchir et à sortir de la simple émotion, à la suite de l’attentat qui avait frappé le journal Charlie Hebdo et atteint la liberté de la presse. On est dans une totale paranoïa…

  Ces affaires ne concernent pas « que des enseignants pratiquant des pédagogies différentes (mais reconnues depuis quelque temps comme acceptables par le ministère !), il y en a bien d’autres où pour se débarrasser d’un enseignant syndicaliste ou trop remuant, « l’ouvrant » trop facilement et trop publiquement, l’administration n’hésite absolument pas à le traîner devant le conseil de discipline en « fabriquant » un dossier. Ces conseils de disciplines sont de véritables tribunaux peu éloignés des anciens tribunaux militaires. » (Blog MEDIAPART)

   Des enseignants à Toulouse, à Colombes… sont mutés d’office « dans l’intérêt du service » parce qu’ils ont exercé légalement leur droit de grève, inscrit dans la constitution !

   Et tout cela ne touche pas que l’Éducation nationale. Un camarade syndicaliste postier a été révoqué sur les seuls motifs de son activité syndicale dans le cadre du conflit qui oppose La Poste à ses salariés quant à  la  restructuration  de  ce  « service public ».

Par cette atteinte à la liberté syndicale et pour toutes les raisons évoquées ci-dessus, la vigilance et la mobilisation COLLECTIVES sont nécessaires.