Collège Wallon de Garges-lès-Gonesse : parents et personnels mobilisés pour des effectifs de classe décents

La rentrée n’a pas été de tout repos pour les collègues du Collège Wallon à Garges-lès-Gonesse. L’établissement étant classé en REP+, on pourrait s’attendre à un minimum de considération pour la question des effectifs de classes, mais c’était sans compter sur la gestion comptable de nos établissements par le Rectorat. Évaluer, rentabiliser, faire des économies, c’est au-delà des opérations de communication sur le primaire, la doctrine du nouveau gouvernement. Nous le constatons déjà avec les premières mesures anti-fonctionnaires qui ont été annoncées (120 000 suppressions de postes, gel du point d’indice, rétablissement du jour de carrence etc.).

À Wallon, les effectifs de classes de cette rentrée sont entre 26 et 27 élèves en 6e, c’est pourquoi parents, enseignant-e-s et personnels de vie scolaire ont décidé de tirer la sonnette d’alarme. En grève 3 jours depuis jeudi 7, les collègues ont reçu le soutien des parents par le blocage de l’établissement dès le 8, jour où l’équipe a été reçue par la DSDEN.
Sur place, on leur répond que 175 élèves de 6e, c’est 7 de moins que le nécessaire pour ouvrir une 8e classe de 6e comme le revendiquent les personnes mobilisées. C’est aller cependant un peu vite en calcul puisque si l’on considère tous les élèves à besoins particuliers inclus dans les classes, les SEPGA font passer le nombre total de 6e à 185, soit de quoi ouvrir une nouvelle classe. Nous savons également que les dispostifs particuliers ont la spécificité de pouvoir accueillir de nouveaux élèves toute l’année et donc qu’ils pourront potentiellement surcharger encore les classes…

L’inclusion oui mais pas n’importe comment !

On pourrait supposer que les circulaires portant sur l’inclusion des élèves à besoins particuliers partent d’un bon sentiment, mais les conditions de leur application ne font que révéler le mépris du Ministère pour les élèves concernés, pour leurs camarades, ainsi que pour les enseignant-e-s les prenant en charge.

Prendre en compte les difficultés individuelles des élèves dans les enseignements est déjà plus difficile qu’ailleurs dans les territoires où nous travaillons. Des effectifs de classes surchargés, cela signifie donc faire de l’inclusion une vaste plaisanterie et cela peut même renforcer la souffrance des élèves concernés. À Wallon par exemple, on compte déjà 6 élèves ULIS inclus en 6e. Ajoutons à cela 4 à 5 PPRE par classe, les élèves dont l’orientation SEGPA a été refusée par les parents, les difficultés ordinaires en REP+ et le décors est planté.

Différencier, personnaliser les apprentissages, cela demande aussi une formation pédagogique autrement plus sérieuse que celle proposée aux stagiaires et aux enseignant-e-s en poste si l’on souhaite donner une chance à tous les élèves.

Des conséquences sur tous les établissements de la ville

Loin de ne concerner que les collègues et parents mobilisé-e-s, cette situation aura de fait des répercutions sur les autres collèges de la ville. Si les effectifs ailleurs sont parfois déjà inacceptables, on peut parier que les nouveaux logements livrés à cette rentrée augmenteront le nombre d’enfants à affecter. Donc si le nombre d’élèves par classe est maintenu à 26 à Wallon, comme promis par la DSDEN, il faudra les affecter dans les autres collèges de Garges. Cela alourdira encore les effectifs d’Éluard, Picasso et Matisse, en plus des habituelles arrivées en cours d’année dans ces mêmes établissements.

La seule situation viable pour tous les collèges de la ville est donc la création d’une 8e classe de 6e au collège Wallon…

Sud Éducation 95 soutient les collègues et parents mobilisés et revendique aussi  :

  • Des effectifs de classe à 20 élèves en éducation prioritaire
  • Une formation initiale et continue aux pédagogies émancipatrices pour faire progresser TOU-TE-S les élèves, notamment dans les quartiers populaires
grève_wallon_effectifs_2017-1

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