Classe CADET au collège Saint-Exupéry d’Ermont – Stage commando pour les chefs d’établissements

[Alors même que nous publions juste ce texte, l’actualité ne fait que renforcer nos craintes. En effet, Blanquer vient de nommer une colonelle n°2 à la DGSECO]

CONTRE LA MILITARISATION DE L’ÉDUCATION NATIONALE !

C’est avec beaucoup d’inquiétude que nous avons appris dernièrement le projet de création d’une option « classe cadet » au collège Antoine de Saint-Exupéry d’Ermont. Ce n’est, malheureusement, pas la première fois que l’armée s’invite dans les établissements ces derniers temps. D’autres dérives sécuritaires récentes laissent craindre une collaboration étroite entre l’armée et l’Éducation Nationale, à l’heure où l’augmentation de la violence dans les établissements scolaires ou les quartiers dits sensibles requiert une réelle hausse de moyens et non d’autoritarisme.

DES CHEFS DE L’ACADÉMIE DE VERSAILLES EN STAGE COMMANDO – UN CHEF DE L’ACADÉMIE DE CRÉTEIL ISSU DE LA GENDARMERIE

Il y a quelques semaines, des chefs d’établissements du Val d’Oise participaient à un stage commando appelé « Gestion de crise ». Pendant ces trois jours, ces courageux chefs ont pu faire des pompes, de la tyrolienne ou encore ramper dans la boue, le tout en treillis. Ils ont également échangé autour des intrusions dans les établissements, mettant sur le même plan attaques terroristes et parents énervés.

À Stains (93), les collègues du lycée Utrillo se sont mis en grève après la nomination d’un proviseur adjoint issu directement de la gendarmerie. Plutôt que de voir leurs moyens réévalués suite aux violences dans l’établissement, c’est une réponse autoritaire qui leur a été apportée au mépris de leurs demandes répétées.

LA CLASSE CADET, UNE « OPTION » AXÉE SUR LA DÉFENSE

Proposée au même titre que l’option foot le mercredi après-midi, la classe cadet serait donc créée et animée en collaboration par des militaires et des enseignants volontaires. Le principe même de cette classe nous semble problématique : alors qu’on reproche à nos enfants les valeurs guerrières et violentes des jeux vidéos, et des mondes virtuels dans lesquels ils se plongent souvent, l’École doit être un garant de paix et de sérénité. La création de cette option nous semble contre-productive quant au futur d’une société que nous voulons pacifique.

On trouve en effet au programme de cette option, la participation à une cérémonie de levée des couleurs et d’hommage aux morts, une séance sur les batailles et la stratégie militaire avec l’exemple de Stalingard, la connaissance des nouvelles formes de guerre etc. Véritable formation militaire, ce dispositif ne pourra que développer la soumission et la négation des individualités.

Les dérives des partenariats École-Armée auraient pourtant déjà dû nous alerter. En effet, lors d’un « atelier de découverte » il y a trois ans en Moselle, des écoliers s’étaient ainsi retrouvés avec de vrais fusils d’assaut entre les mains !

Par ailleurs, les professeurs participant à cette option seraient rémunérés sur une enveloppe de moyens exceptionnels. Nous rappelons, en outre, que de nombreux établissements de l’Académie de Versailles ont vu leurs moyens diminuer ces dernières années et ce, malgré les différentes mobilisations. Pas un centime n’a été trouvé pour diminuer le nombre d’élèves par classe, maintenir les options etc. Cette fois-ci cependant, aucun problème n’a été rencontré pour trouver les fonds nécessaires, cette classe étant même directement proposée par l’Éducation Nationale !

  • Sud Éducation 95 dénonce la volonté de création d’une classe cadet et demande son abandon ! Nous ne vaincrons pas la violence par la violence !
  • Nous soutenons les collègues des établissements concernés qui souhaitent refuser cette « option » et appelons tous les collègues à refuser en bloc cette situation.

L’ÉCOLE NE DOIT PAS SERVIR DE CAMP DE RECRUTEMENT POUR L’ARMÉE !
Pour une école publique, égalitaire, laïque et émancipatrice !

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