Déclaration liminaire Mouvement intra-académique 2019

Déclaration de nos élus à l’ouverture des groupes de travail concernant les mutations inter-académique.

Nous assistons peut-être ici à l’une des dernières commissions paritaires dédiée à l’examen des demandes de mutation. Ces groupes de travail s’ouvrent dans un contexte de destruction généralisée des services publics. Ils subissent un dynamitage d’une violence sans précédent par lequel tous les conquis sociaux sont remis en cause. L’ampleur de cette dévastation est telle qu’il s’avère difficile de la résumer tant elle touche tous les pans du service public qui se voient toujours plus réduits et maltraités. Le service public d’éducation n’est pas épargné.

1. « L’école de la confiance » est un projet loi qui illustre bien que ce gouvernement a décidément le sens de la formule quand il s’agit de camoufler la vraie nature de celui-ci : une loi libérale et réactionnaire.

Avec la création des EPSF, des écoles pourront fermer avec l’accord des communes et être mises sous tutelle du collège de secteur en créant ainsi une hiérarchie directe pour les professeurs des écoles.

L’article 1 est lourd de sens puisqu’il condamne toutes personnes qui pourraient nuire à l’image de l’institution. Avant même que la loi soit promulguée, l’esprit de cet article est déjà mis en oeuvre.

Récemment, ce sont les personnels du collège République à Bobigny qui, après avoir dénoncé à de multiples reprises les dysfonctionnements et les manquements de l’administration, ont été visés directement par le recteur de Créteil. Deux procédures disciplinaires sont toujours en cours même si la menace des mutations forcées – dites “dans l’intérêt du service” – semblent avoir été abandonnées suite à une forte mobilisation des collègues….

Les menaces en ce qui concernent celles et ceux qui décident de désobéir sous diverses formes, comme la grève des notes ou des examens ou l’appel à ne pas appliquer les réformes, sont de plus en plus présentes et tentent d’étouffer tout esprit de contestation de ces réformes rétrogrades.

La répression des collègues qui sont en lutte a aussi lieu dans les manifestations, qui sont de plus en plus violemment gérées par le ministère de l’Intérieur. Les arrestations y sont toujours plus violentes et arbitraires.

Les pouvoirs politiques en place semblent bien décidés à ne pas laisser les personnels s’organiser et s’exprimer librement.

2. A cette loi s’ajoute la réforme de la fonction publique qui à titre non-exhaustif prévoit le court-circuitage tous azimuts programmé des commissions paritaires. Les syndicats n’auront plus le droit de regard sur les mutations ainsi que sur l’avancement, ils ne pourront plus vérifier et garantir une équité de traitement. Il en va de même pour les sanctions puisque le chef d’établissement pourra suspendre trois jours un collègue, sans que l’administration et les syndicats ne soient consultés et puissent contester.

A travers tous ces projets, le gouvernement veut renvoyer les agents à une défense individuelle. Il veut faire jouer le morcellement des intérêts privés contre la défense des intérêts communs.

Nous assistons ainsi à une destruction des contre-pouvoirs démocratiques assortie de répressions de plus en plus féroces.

Alors que le service public se dégrade à chaque déclaration de notre ministre, que des coupes budgétaires sont faites, des moyens sont très facilement débloqués lorsqu’il s’agit de développer l’« attractivité du territoire » en créant l’école européene de Paris – La Défense , école d’élite réservée aux enfants du BREXIT.

Les suppressions de postes, la massification du recours aux contractuels, le manque cruel de valorisation de nos métiers et les réformes des lycées sont faits pour favoriser les économies de l’État sur le dos des personnels et des usagers des services publics. Ainsi, le gouvernement Philippe montre une volonté de détruire les droits des fonctionnaires pour appliquer leur fameuse « flexibilisation » et favoriser une gestion où les chefs d’établissement jouent aux managers, voire aux chefs d’entreprises.

Contre la loi Blanquer, contre la loi transformation de la fonction publique, contre les réformes Blanquer, SUD éducation appelle à : manifester en masse à Paris le 18 mai ; se mettre en grève reconductible à partir des dates décidées par les AG de personnels ; participer aux actions et manifestations décidées en AG ; mettre en débat la grève reconductible sur nos lieux de travail, dans toutes les écoles et les établissements ; mettre en débat dès à présent la grève des examens.