Les ATTEE ne seront pas les futur-e-s héroïnes et héros de l’Éducation nationale !

Macron prévoit une rentrée progressive le 11 mai. Les chef-fe-s d’établissement commencent à demander aux personnels enseignants leur avis pour cette rentrée. Pendant ce temps, les agent-e-s qui sont censé-e-s nettoyer tous les lieux avant la reprise des cours, ne sont pas consulté-e-s.

Arrêtons de mépriser les personnels techniques et ouvriers!

Cette crise sanitaire montre que les plus exposé-e-s au virus sont les plus précaires et les moins payé-e-s de notre pays. Il n’est humainement pas acceptable que dans l’Éducation nationale, nous sacrifions ces personnels ouvriers. Depuis le début du confinement, ni la région, ni le département n’a pris des nouvelles de leur état de santé. La seule fois qu’ils-elles ont pu être contacté-e-s, c’était pour leur demander de se porter volontaires pour aller dans les écoles accueillant les enfants des soignant-e-s ou dans les EPHAD. Plusieurs chef-fe-s d’établissements ont demandé aux agent-e-s logé-e-s sur place de prendre en charge la loge ou de répondre aux appels téléphoniques sans se soucier de leur état psychologique ou physique. Comme le prévoit le Code du travail, l’employeur est dans l’obligation de « prendre les mesures nécessaires pour assurer la sécurité et protéger la santé physique et mentale des travailleurs » et un peu de bienveillance et d’humanité aurait été de rigueur en cette période difficile !

En temps normal, dans le cadre de leur travail, ces personnels développent déjà des maladies pulmonaires ou respiratoires suite à la surexposition à des produits chimiques. Il est donc nécessaire de questionner les agent-e-s sur leurs problèmes de santé et de les prendre en considération dans l’organisation des services. Nous revendiquons que tous les personnels à risque en raison de leur pathologie puissent bien rester chez eux sans retrait de salaire.

Des moyens déjà insuffisants

Alors que notre syndicat sollicite régulièrement la région ou le département pour des problèmes de matériel, nous nous demandons comment la hiérarchie va pouvoir répondre à une situation si exceptionnelle, d’autant que l’agence régionale de santé a demandé aux établissements la réquisition du matériel pour les personnels soignants. Nous rappelons que les agent-e-s ont besoin de masques et de gants à changer régulièrement, de surblouses, de gels hydroalcooliques, de charlottes, de surchaussures et de pauses très fréquentes pour se laver les mains. Avec des températures qui seront de plus en plus élevées, une exposition à des produits chimiques et une humidité importante liés à des nettoyages réguliers, il nous paraît inconscient de ne pas fournir au moins 4 masques par jour à chaque agent. En temps normal, un-e agent-e utilise une boite de gants par jour et a déjà du mal à les obtenir par manque de budget. Dans ce contexte, les besoins seront multipliés et les coûts financiers ne seront pas un motif valable pour faire l’économie de matériel.

Exigeons des conditions assurant la santé de toutes et tous !

De plus, la très grande majorité des agent-e-s se rendent à leur travail par les transports en commun. Comment la hiérarchie peut-elle être aussi confiante sur le fait qu’ils-elles ne soient pas contaminé-e-s lors des déplacements ou même porteurs et porteuses du virus ? Il en va de même au sein des établissements, lieux accueillant un nombre conséquent de personnes.

Une reprise ne pourrait se faire qu’à la seule condition d’assurer la sécurité et la santé de tous les personnels !
Dans des établissements accueillants des élèves et des enfants parfois très jeunes, nous voyons mal comment les gestes barrières et les consignes sanitaires pourraient être totalement respectés. Cela exigerait des désinfections et nettoyages très réguliers.

►Nous ne pourrons pas cautionner le fait que les emplois du temps ou les fiches de services des agent-e-s soient modifiés pour s’adapter à une situation qui pourrait être évitée sans la réouverture dangereuse des établissements.

‣SUD éducation 95 restera vigilant au bon respect du Code du travail et soutiendra tous les personnels qui voudrait utiliser leur droit de retrait ou leur droit de grève.
‣SUD éducation 95 veillera à ce que les personnels dont la santé ou la pathologie le nécessite doivent bénéficier des mesures d’éloignement du travail et avoir un suivi médical tel que prévu par le décret 82-453 modifié ;
‣SUD éducation 95 soutiendra les agent-e-s qui utiliseront leur droit de retrait si elles et ils estiment que les conditions sanitaires pour assurer leur protection ne sont pas réunies .

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