Le gouvernement a présenté cette semaine le budget 2021. Le budget de l’Éducation Nationale voit son plafond de dépenses augmenter de 1,6 milliard sur la partie enseignement scolaire, soit +3 %, pour atteindre 53,6 milliards. S’il avait été question d’une véritable hausse du budget, nous n’aurions pu l’accueillir que favorablement, mais ce n’est pas le cas.
Jean-Michel Blanquer avait promis un « Grenelle des professeurs » pour revaloriser le salaire des enseignant-e-s, avec un budget de 400 millions d’euros pour 2021 qui sera porté à 500 millions en année pleine. Toutefois, cette revalorisation ne sera valable que pour les enseignant-e-s en début de carrière. Ainsi, tous les échelons ne seront pas éligibles à la hausse. De plus, ces annonces mettent une fois encore de côté tous les autres personnels (vie scolaire, AESH, administratifs, santé social etc.) dont les salaires mériteraient tout autant une revalorisation.
Dans le second degré, le ministère augmentera le volume d’heures supplémentaires, qui passe de 1,5 million en 2020 à près de 2 millions pour 2021. Aujourd’hui, les enseignant-e-s effectuent déjà en moyenne une heure et demie supplémentaire par semaine. « Travailler plus pour gagner plus » ne correspond pas pour nous une augmentation des salaires.
Avec l’annonce de la hausse du budget de l’Éducation Nationale le gouvernement se moque encore une fois des professeur-e-s et des personnels en général. Alors que la crise du recrutement atteint des niveaux sans précédents (près de 1500 postes non pourvus en 2019), c’est une revalorisation de l’ensemble des salaires qui est nécessaire. Il est urgent de rendre notre profession attractive pour que les étudiant-e-s se dirigent vers les métiers de l’éducation. Loin de favoriser le recrutement, des postes d’enseignant-e-s seront encore supprimés en 2021.
Par ailleurs, en cette rentrée 2020, les classes sont surchargées. Dans le 95, les classes à 30 en collège sont nombreuses. Aujourd’hui les seuils de 25 élèves en 6e, 26 élèves dans les autres niveaux en REP et REP+ et de 30 élèves pour tous les niveaux hors éducation prioritaire ne sont plus garantis. Et l’augmentation des effectifs se poursuit en 2020 et 2021 avec environ 30 000 élèves supplémentaires attendus chaque rentrée. Nous demandons l’abaissement de ces seuils pour pouvoir dispenser un enseignement de qualité et différencié. Pour cela, nous demandons des créations de postes. Nous ne pouvons attendre la baisse des effectifs liés à la démographie comme l’annonce le ministère. En attendant, nous avons face à nous de véritables élèves entassé-e-s dans des classes « bondées », comme le disait le Ministre de l’Éducation lui-même.
Cette situation n’est plus tenable.
Sud Education 95 déplore ces effets d’annonce qui ne sont que de la poudre aux yeux.
Sud Education 95 demande la revalorisation de tous les salaires de l’ensemble des personnels de l’Education Nationale et de véritables mesures pour rendre attractif les métiers de l’éducation.
En éducation prioritaire, nous revendiquons l’attribution de la prime spécifique à l’ensemble des personnels y travaillant.
Sud Education 95 demande la création de postes pérennes en remplacement des heures supplémentaires annualisées imposées aux personnels.