Lundi 2 novembre a eu lieu, dans des conditions d’impréparation déplorables, l’hommage à notre collègue assassiné Samuel Paty. Dans de nombreux établissements, cet hommage a donné lieu à des mises au point sur les notions de liberté d’expression et de laïcité. Depuis, nous apprenons que des signalements ont été faits, notamment pour « apologie du terrorisme ». Selon l’AFP, l’Éducation nationale a recensé « 400 violations » lors de la minute de silence organisée lundi en hommage au professeur assassiné Samuel Paty, Jean-Michel Blanquer a par ailleurs annoncé que chaque incident a fait l’objet de poursuites disciplinaires voire pénales.
Au collège de Nézant à Saint-Brice-sous-forêt, par exemple, c’est un élève en situation de handicap qui a été signalé aux services du rectorat. Une adolescente parisienne de 15 ans a été mise en garde à vue lundi après-midi, à Strasbourg une enquête pour apologie du terrorisme visant deux collégiens a été ouverte après des incidents survenus lundi lors de l’hommage au professeur assassiné Samuel Paty, deux autres incidents ont également été signalés à la justice, concernant cette fois des enfants de 8 et 9 ans, et scolarisés dans des écoles primaires du Bas-Rhin.
Lors de l’hommage à Samuel Paty une proviseure d’un lycée au Mans a appelé la police pour une simple inscription en arabe. Un tel amalgame n’est pas acceptable : la langue arabe ne peut être assimilée de la sorte au terrorisme. Pour rappel, la majorité des musulman-e-s dans le monde ne parlent pas l’arabe et il y a des millions d’arabophones qui ne sont pas musulman-e-s.
Si la lutte contre le terrorisme doit être une priorité, nous dénonçons ces méthodes. Ces élèves ont été signalé-e-s aux autorités alors qu’aucun temps n’a été accordé aux équipes enseignantes pour pouvoir faire de la pédagogie autour de cet assassinat. Comment peut-on tenir responsable des enfants de propos dont iels ne mesurent pas la portée ?
Sud Education 95 s’oppose à ces signalements et réclame des moyens pour pouvoir faire de la pédagogie au sujet de la liberté d’expression, des caricatures ou encore de la laïcité.
SUD éducation 95 revendique que l’enseignement de l’arabe puisse être possible dans les établissements scolaires
Nous dénonçons l’impréparation totale de l’hommage rendu à notre collègue assassiné.
Nous refusons que nos élèves soient traité-e-s comme des criminel-le-s pour des propos qu’iels ont tenu et ce même lorsque ces propos sont effectivement intolérables.