Les personnels d’E. Galois de Sarcelles mobilisés pour des conditions sanitaires et pédagogiques dignes

Les enseignants soutenus par les parents se sont mobilisés toute la semaine pour exprimer leur colère et leur inquiétude dans ce contexte sanitaire qui se dégrade. Lundi 1er et mardi 2 mars, 95% de la salle des professeurs était en grève. Ce mouvement s’est renouvelé jusqu’à jeudi où une vingtaine d’enseignants était encore en grève. Du jamais vu pour ce collège ! 

Le protocole sanitaire mis en place est très insuffisant pour garantir la sécurité des élèves, de leur famille et des personnels ! L’important effectif dans les classes (29 alors que l’établissement est classé REP) rend impossible la distanciation physique car l’architecture de l’établissement (les salles de classes, les couloirs…) sont prévues pour accueillir des groupes de 20 élèves. L’augmentation des effectifs couplée à la crise sanitaire produit un cocktail explosif !

Les 12 lavabos du collège ne permettent pas aux 612 élèves de se laver les mains durant la seule pause de la matinée ou de l’après-midi… Le manque d’AED ne permet pas de faire respecter les règles de non-brassage à la récréation : ils sont 7 pour 612 élèves !

Seul un passage en demi-groupe permettrait de réduire l’effectif dans les classes et pourrait assurer un strict respect des gestes barrières, de la distanciation physique et des règles de non-brassage imposées par le protocole sanitaire renforcé, publié le 1er Février 2021. 

Suite aux différents courriers transmis à la rectrice avant les vacances et pendant le mouvement de grève, les enseignants et les parents élus ont été reçus, mercredi, par l’EVS de l’inspection académique. Ce dernier a jugé leur revendication infondée car « la situation épidémique sur Sarcelles est maîtrisée selon l’ARS ». Or, les parents élus sont en mesure de nuancer ce constat car, dans ce quartier, les cas positifs ne sont pas toujours déclarés par les familles au sein des fratries : un élève de primaire pourrait être positif et isolé tandis que son frère allant au collège ne sera même pas testé. De plus, nous n’avons aucune indication sur le nombre de cas au sein du collège. Ce constat est alarmant !

Les enseignants sont allés à la rencontre de collèges voisins qui se sentent bien plus sereins car l’effectif par classe est bien plus faible (18-22) mais également de certains lycées où les élèves travaillent en demi‑groupes.

Le représentant de l’inspection académique s’est, de nouveau, rendu au collège le jour suivant. Les parents, déconcertés par la réponse négative de veille, ont demandé à s’entretenir de nouveau avec lui mais ont fait face selon leurs propos à « un mur ». Selon l’IA, la demande des demi-groupes relèverait uniquement d’un « confort pédagogique ». Pour les enseignants et les parents, le passage imminent en demi-groupes et pour une durée de 4 à 6 semaines répond évidemment à la volonté de faire face aux « semaines qui arrivent » car elles « vont être difficiles » selon M. CASTEX. Si nous sommes entrer dans un mouvement de contestation, c’est pour que l’établissement reste ouvert le plus longtemps possible afin de ne pas accentuer le retard pris par les élèves l’an dernier du fait du confinement ! De plus, la mise en place des demi-groupes, dans les collèges, avait été annoncée en cas de dégradation du contexte sanitaire par M. BLANQUER en juillet dernier.

Alors que les hôpitaux du secteur sont de plus en plus saturés, que les règles sanitaires dans les autres secteurs sont de plus en plus strictes, rien n’est fait aujourd’hui au collège pour garantir le bien-être des personnels et des élèves.


– Les personnels mobilisés dénoncent l’idéalisme, l’inapplicabilité et l’insuffisance du protocole sanitaire national et de sa déclinaison locale.

Les personnels mobilisés revendiquent :

– la mise en place immédiate des demi-groupes pour nous permettre de travailler dans une situation sanitaire et pédagogique convenable.

– le recrutement d’AED supplémentaires pour leur permettre de travailler dans de bonnes conditions.

– le recrutement de plus d’agents d’entretien pour leur permettre de faire face au nouveau protocole sans dégrader leurs conditions de travail.