Ce vendredi soir, le ministre Blanquer a annoncé les mesures prises dans l’Éducation nationale pour faire face à l’explosion des contaminations dans les écoles et les établissements scolaires.
Dans le Val d’Oise, la situation sanitaire est particulièrement préoccupante. En effet, il s’agit du deuxième département le plus touché par la pandémie. À l’heure où Blanquer refuse de prendre des mesures fermes, le taux d’occupation des lits culmine à près de 130 % et le taux d’incidence est plus de deux fois supérieur au taux national.
Depuis plusieurs mois, SUD éducation rappelle sa revendication d’un protocole sanitaire clair, lisible et de nature à protéger les personnels et les élèves tout en permettant de garantir autant qu’il est possible la continuité du service public d’éducation.
Les personnels se sont déjà mis en grève massivement en octobre et novembre 2020 avec le soutien de SUD éducation pour imposer les dédoublements dans les classes du second degré, et l’ont obtenu pour les lycées qui le souhaitaient. Depuis lors, SUD n’a cessé d’alerter sur les dangers que le refus dogmatique du ministre d’accepter les demi-groupes en collège font porter sur l’ensemble de la population en termes de santé publique, comme les risques de fermetures accrues de classes et d’écoles.
Aujourd’hui, le ministre annonce que les classes seront fermées dès un cas positif. Mais la mesure n’engage pas le ministère si les cas ne sont pas diagnostiqués. L’Éducation nationale est en effet incapable d’organiser des campagnes de tests salivaires massives dans les écoles et établissements : la quantité de tests livrés est largement insuffisante, et les tests salivaires qui jouissent pourtant d’un taux d’acceptation d’environ 75% sont payants pour les personnels comme les élèves majeur-e-s.
Le ministre annonce également que les dédoublements sont rendus possibles en collège, sans toutefois publier la moindre circulaire précisant les critères du dédoublement. Comme il l’a déjà fait avec les lycées, le ministère se dédouane ainsi en renvoyant la responsabilité aux équipes locales et à l’appréciation de la hiérarchie dans les établissements et les circonscriptions.
En plein confinement, certaines classes sont remplies de 35 élèves.
Enfin, alors que le nombre de personnels enseignants, de vie scolaire, AESH contaminés ou cas-contacts explose, les effectifs disponibles sont devenus dans certaines zones trop réduits pour assurer l’accueil. Le ministre prétend aujourd’hui recruter des postes de contractuel-le-s pour faire face à la pénurie, mais il a encore cette année supprimé des centaines de postes. La campagne de recrutement qu’il avait annoncée en fin d’année 2020 pour déjà faire face au manque chronique de personnels n’a jamais eu lieu. SUD rappelle que le ministre Blanquer a fait rendre plusieurs centaines de millions d’euros sur le budget de l’Éducation nationale fin 2020, alors même que les besoins étaient déjà criants.
Nos revendications n’ont pas changé et sont plus que jamais d’actualité : tests salivaires massifs, vaccination rapide pour les personnels volontaires, dédoublements dans tous les établissements, plan d’urgence pour faire face durablement à la crise.
Dans ce contexte, SUD éducation appelle l’ensemble des personnels, en fonction des situations sanitaires locales, à user des moyens à leurs dispositions pour protéger leur santé et obtenir satisfaction sur leurs revendications, dès lundi matin :
- en se réunissant dès à présent en Assemblée générale pour définir leurs revendications
- en utilisant le droit de grève et le préavis déposé par SUD éducation couvrant l’ensemble des personnels
- en utilisant leur droit de retrait, en se rapprochant pour cela de SUD éducation 95
SUD éducation prépare un appel à une mobilisation nationale si le ministre ne prend toujours pas la mesure de la situation.