Comme le stipule l’article 18 de la Déclaration des Droits de l’Homme “toute personne a droit à la liberté de pensée, de conscience et de religion”. Ce droit est garanti par cette même déclaration pour tou-te-s sans distinction aucune, notamment de race, de couleur, de sexe, de langue, de religion, d’opinion politique ou de toute autre opinion, d’origine nationale ou sociale, de fortune, de naissance ou de toute autre situation”. (art. 2)
La loi de 1905 concernant la séparation des Églises et de l’État rappelle dans son article 1. que “la République assure la liberté de conscience. Elle garantit le libre exercice des cultes sous les seules restrictions édictées ci-après dans l’intérêt de l’ordre public.”
Aujourd’hui, ces droits sont attaqués de toute part et l’islamophobie se généralise. Déjà en 2014 la Commission Nationale Consultative des Droits de l’Homme « s’alarmait de la banalisation de l’islamophobie, sous couvert de combat soi-disant laïque ». Le racisme, qui se fondait sur des caractéristiques prétendument biologiques, repose désormais davantage sur des facteurs culturels. Étymologiquement, l’islamophobie est une peur, une crainte, un rejet irraisonné de l’islam. Ce mot a été utilisé pour la première fois dans les années 1910 par les ethnologues spécialistes de l’islam dans l’Ouest africain, Alain Quellien, Maurice Delafosse et Paul Marty. C’est une “peur qui empêche le contact, l’échange et le dialogue et qui fait de son sujet, le musulman, le bouc émissaire, porteur de tous les maux de la société et du monde, et de l’Islam le fossoyeur de la raison » (Commission Nationale Consultative des Droits de l’Homme). L’islamophobie est une forme particulière de racisme dirigé contre l’islam et les musulman-e-s.
Pour Sud Education 95, la laïcité, quand elle n’est pas dénaturée, veut qu’on ne privilégie aucun culte et qu’on n’en discrimine aucun. La laïcité s’applique à la sphère de l’autorité publique. Cela comprend l’État, les collectivités locales, les services publics. C’est là seulement que s’applique le principe de laïcité, à savoir l’obligation de neutralité religieuse et d’égalité de traitement des citoyens (ou usagers-ères). C’est pourquoi le port de signes religieux par les agent-e-s publics-ques ou les élu-e-s dans l’exercice de leurs fonctions est interdit. Les usagers-ère-s du service public ne sont pas soumis à ces obligations excepté à l’école pour les élèves. Rappelons néanmoins que la loi appliquée aux élèves est née lorsque des jeunes filles sont venues voilées à l’école alors qu’auparavant le port de la croix ne posait pas de problème. Mais la laïcité est dénaturée ou détournée dans les faits avec l’extrême droite, la droite extrême et par une partie de la gauche qui se drapent dans la laïcité pour habiller leur racisme brutal à l’égard des populations issues de l’immigration. La laïcité est aujourd’hui invoquée et utilisée par celleux qui l’ont toujours combattue quand elle s’opposait aux offensives du cléricalisme catholique, à l’école ou dans la société.
Ces ennemi-e-s de la laïcité veulent se servir de sa caution pour stigmatiser une partie de la société, de nationalité française ou étrangère, issue de l’immigration. Et ce sont les personnes issues des « quartiers » qui sont les premières discriminées, et en ligne de mire.
Alors que Blanquer renforce l’enseignement privé majoritairement confessionnel catholique, il multiplie les déclarations sur des prétendues familles musulmanes qui empêcheraient leurs filles d’aller à la piscine, souhaite interdire les femmes voilées en sortie scolaire, crée un fichier pour signaler les potentiels terroristes.
Sud éducation est attaché à la laïcité et ne saurait tolérer qu’elle soit instrumentalisée à des fins racistes et islamophobes.
En tant que syndicat des personnels de l’Éducation nationale, SUD éducation 95 défend la laïcité qui est une condition essentielle des libertés.
Sud éducation 95 défend une laïcité compatible avec l’antiracisme.