Après un mois de rentrée dans le 95: on fait le point

Plus d’un mois après la rentrée, les personnels sont épuisés du fait des conditions de travail
dégradées. Massivement en grève le 29 septembre, les personnels de l’Education Nationale
entendent bien continuer leur mobilisation et faire entendre leur voix.
Les AESH et les AED ont fait respecter leurs droits à la prime REP et REP+ : la lutte paie ! Une
victoire pour les précarisé·es de l’Education Nationale !

Des effectifs d’élèves en hausse !

Depuis la rentrée, plusieurs établissements du 1er ou du 2nd degré se mobilisent de diverses manières pour dénoncer les effectifs par classe qui sont en hausse. Certains collèges classés REP ou REP+ comptent 28 ou 29 élèves par classe ! Des lycées dénoncent aussi les classes surchargées, qui dépassent parfois les 35 élèves.

Les conditions d’apprentissage des élèves se dégradent. Beaucoup de personnels font remonter leur frustration de ne plus pouvoir accompagner les élèves convenablement en raison de leur trop grand nombre dans les classes.

Cette hausse d’effectifs s’accompagne également de problèmes matériels : certaines salles ne comportent pas suffisamment de mobilier pour accueillir tou·tes les élèves, les AESH et parfois les AP.

Des salles informatiques ne sont pas équipées pour accueillir des classes entières. Ce ne sont que quelques exemples des nombreux désagréments que le nombre d’élèves par classe occasionne au quotidien.

L’institution ne cesse de mettre en avant l’accompagnement personnalisé des élèves, en passant parfois par la culpabilisation des personnels qui n’auraient pas les bonnes pratiques pédagogiques, mais elle ne donne pas du tout les moyens pour sa mise en place. Pire, elle les enlève année après année, méthodiquement.

Sans moyens, l’école inclusive n’est qu’un slogan !

Depuis quelques temps, le gouvernement et le Ministère de l’Education Nationale ne cessent de louer leur « action » en faveur d’une école inclusive. Mais qu’en est-il en réalité ? Dans les classes, les élèves en attente d’une place en IME ou dans d’autres dispositifs, sont intégré·es sans que les personnels enseignants ou AESH ne soient véritablement formé·es pour les prendre en charge et les accompagner efficacement dans leurs apprentissages. L’institution met les élèves et les personnels en grande souffrance et dans une situation de maltraitance.

Dans les dispositifs ULIS, le nombre d’élèves ne cesse d’augmenter également (jusqu’à 14 élèves maintenant), ce qui met en difficulté les enseignant·es spécialisé·es. Là encore, la seule réponse de l’institution est la culpabilisation de ces collègues lorsqu’elles et ils refusent de prendre des élèves en plus.

Par ailleurs, de plus en plus d’établissements font remonter la pauvreté de l’accueil d’élèves d’UPE2A, en particulier les NSA. Les collègues de ces dispositifs demandent également une véritable prise en compte de la spécificité de leur enseignement. Là encore, les équipes administratives et pédagogiques ne sont pas suffisamment formées pour accueillir dignement ces élèves.

Pour l’instant, l’école inclusive est aujourd’hui plus un slogan agité par la hiérarchie qu’une mise en place concrète de conditions d’accueil de tou.tes les élèves.

Prochaines mobilisations dans l’Éducation Nationale

Aux dégradations des conditions de travail des personnels et des conditions d’apprentissage des élèves, s’ajoutent les cas de répression syndicale, la destruction de l’enseignement professionnel avec la nouvelle réforme qui s’opère ou encore la question du non-remplacement des personnels dans le 1er degré. Plusieurs dates de mobilisation et de grève ont été posées.

11 octobre : Journée de grève contre la répression dans l’EN 

14H30 : rassemblement devant le MEN (rue de Grenelle/Bvd Raspail)

Suspensions provisoires sans motif, mutations « dans l’intérêt du service », non-reconduction de contrats, la hiérarchie semble trouver plus facile de faire taire les personnels qui luttent pour une école plus juste que d’apporter de véritables réponses aux dysfonctionnements et aux manquements de l’école publique.

12 octobre : mobilisation et grève dans le 1er degré contre la gestion dégradée des remplaçant.es et du remplacement

13h : rassemblement devant la dsden 95

L’intersyndicale du 95 revendique une meilleure gestion des personnels remplaçants ainsi qu’une augmentation des postes à hauteur des besoins.

18 octobre : Journée de grève contre la nouvelle réforme du lycée professionnel

Moins d’heures d’enseignement et une augmentation des heures de stage, le gouvernement Macron creuse encore le fossé entre les filières générales et professionnelles et s’éloigne du principe d’égalité qui est pourtant le cœur de l’école publique.

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