Ce mouvement interacadémique s’ouvre dans un contexte particulièrement difficile. Les réformes rétrogrades imposées par le ministère dans les lycées, les suppressions de postes dans le second degré – alors même que les effectifs vont continuer à augmenter -, la deuxième heure supplémentaire imposée – qui ne revient pas à une augmentation des salaires – sont les preuves d’une volonté affichée de démantèlement de l’Education Nationale comme service public fondamental, auxquelles s’ajoutent des situations problématiques dans les établissements du fait des pressions hiérarchiques.
Ce que nous subissons dans l’éducation s’inscrit dans un contexte politique et social plus large. Sous le nom « Action publique 2022 », le gouvernement a annoncé un plan de dynamitage de la Fonction publique : plan de départs volontaires, suppressions de postes, recours accrus aux contractuel-le-s, maintien du gel des salaires, rémunération au soi-disant mérite, remise en cause du statut et du régime des retraites… Au mépris pour les fonctionnaires, s’ajoute une volonté de brader les services publics qui sont pourtant le bien commun de la population et permettent d’organiser la solidarité. Tout cela va dans le sens inverse du désir d’une large partie de la population et à l’encontre des revendications qui s’expriment dans le pays ces derniers mois.
L’académie de Versailles fait parfois du zèle en termes d’application des politiques publiques : le recours aux contractuels y est massif, au point qu’un poste de DRH adjointe a dû être créé. Par ailleurs, l’académie attire peu, et, selon la discipline, il y est difficile d’en sortir par la mutation. Les suppressions de postes ne vont donc pas seulement altérer la qualité des enseignements donnés mais elles vont aussi contribuer à détériorer la qualité de vie des enseignants : il sera de plus en plus difficile pour les collègues qui le souhaitent de quitter l’académie de Versailles si le nombre de postes continue ainsi à diminuer.
SUD éducation revendique une revalorisation de nos métiers, une amélioration de nos conditions de travail et d’enseignement. Cela passe par :
- l’abrogation de la masterisation et de toutes les contre-réformes imposées dans l’enseignement général, technologique et professionnel par les précédents et l’actuel gouvernement ;
- un temps de service global réduit et une baisse des effectifs par classe ;
- la création de postes statutaires à hauteur des besoins, l’arrêt du recrutement de précaires et la titularisation sans condition de tous les personnels précaires en exercice ; l’augmentation des salaires et l’intégration des primes et indemnités dans les salaires.
SUD Éducation défend et revendique l’idée et le principe d’un droit à la mobilité choisie et volontaire pour tous les personnels, dans le cadre d’un mouvement national aux règles transparentes et identiques pour toutes et tous.
Une mesure simple est à prendre pour faciliter l’accès au droit à la mobilité : il faut revenir sur le nombre trop élevé de postes spécifiques et de postes « réservés », qui remet en cause le caractère égalitaire et transparent du mouvement et retire chaque année un nombre important de possibilités de mutation pour les collègues.