Commission mixte paritaire : pas de compromis avec l’école de la sélection Restons mobilisé.e.s pendant les épreuves !

Jeudi 13 juin, la commission mixte paritaire (CMP) rassemblant Sénateurs/ices et député.e.s s’est rassemblée pour trouver un point d’accord entre les deux version du projet de loi Blanquer votées par les deux chambres. À la lecture du compte rendu de ce travail, on constate que les chambres ont peur de la grève des examens. La preuve en est : ils ont retiré du projet quelques articles rétrogrades.Pourtant, le projet reste inacceptable et ne change pas la philosophie de celui-ci.

Afin de prévenir toute illusion de victoire définitive qui serait utilisée pour nous faire lâcher le morceau juste avant la grève des examens, Sud éducation 95 fait le point sur la situation.

Le gouvernement a peur !

Il ne fait aucun doute que la mobilisation et particulièrement le préavis de grève posé durant la période des examens n’y est pas pour rien. Si le texte reste inacceptable, nous pouvons souligner que les chambres ont été obligées de reculer sur de nombreux points.

Ont pour l’instant été supprimés les articles portant sur :

  • La formation obligatoire pendant les vacances dans le 2nd degré
  • Le contrat de mission
  • L’affectation des enseignant.e.s par le chef d’établissement
  • Le statut hiérarchique des directeurs/ices d’écoles
  • La suspension des allocations familiales en cas d’absentéisme
  • L’interdiction pour les accompagnateurs/ices d’afficher des symboles jugés religieux

La philosophie du projet est inchangée

L’article 1 concernant l’obligation d’exemplarité et les drapeaux français dans les classes sont conservés et la formation reste obligatoire dans le second degré. Avec cette nouvelle obligation on peut craindre une accélération de la remise en cause de la liberté pédagogique comme cela s’observe dans le premier degré et dans la circulaire de rentrée. L’obligation de formation constituera sans aucun doute un puissant outil de formatage et de contrôle pédagogique pour l’institution.

C’est cet objectif de musellement qui motive également le projet des futurs Espé et le nouveau CNESCO qui sont toujours pensés comme contrôlés par le ministère.

De même, la situation semble inchangée en ce qui concerne la rémunération au mérite. Là encore, le renforcement d’un management agressif issu du monde de l’entreprise semble se confirmer.

Les cadeaux faits au privé via l’obligation de scolarisation demeurent, tout comme les EPLEI, ces établissements pour l’élite économique et politique.

Enfin, la question de faire enseigner les AED n’est toujours pas écartée alors qu’elle remet gravement en cause les conditions de travail de nos collègues ainsi que le statut et la formation de enseignant.e.s.
Il en va de même en ce qui concerne les PIAL et les conditions de travail des AESH et des élèves à besoins particuliers.

Rien n’est gagné

Grâce au travail de mobilisation, le rapport de force commence à être établi.
De plus, la phase qui s’ouvre nous oblige à nous montrer encore plus vigilant.e.s et à maintenir la pression exercée sur le gouvernement notamment via la grève des examens car n’oublions pas que ces décisions ne modifient en rien la réforme du Lycée et du Lycée professionnel !

Rappelons enfin que cela ne signifie pas non plus que le projet sera voté en l’état puisque le gouvernement garde son pouvoir d’amendement.
S’arrêter maintenant serait donc la meilleur façon de gâcher l’opportunité qui s’offre à nous de remporter une victoire. Ne nous laissons pas amadouer !

POUR SUD ÉDUCATION 95 LA RÉPONSE DOIT DONC ÊTRE CLAIRE :

Grève des examens !
Jusqu’au retrait des réformes Blanquer !
Jusqu’au retrait des réformes du lycée et du lycée pro !

Télécharger la version à imprimer