Mardi 19 Mai au soir, les élèves de Terminale ont pu connaître les résultats de la loterie de Parcoursup. Cette mascarade se déroule dans un contexte bien particulier mais malgré la fermeture des lycées, la machine du tri social continue de fonctionner !
Comme chaque année, beaucoup d’élèves se retrouvent avec leurs vœux de formation refusés ou sur listes d’attentes. Nous observons que de plus en plus de filières sont saturées. C’est le cas par exemple de LEA ou Info Com. Beaucoup élèves méritants se retrouvent plongé-e-s dans l’angoisse de ne rien avoir. es incompréhensions donnent souvent aux élèves le sentiment d’injustice. Nous pouvons rappeler que le 3 avril dernier, le Conseil constitutionnel a reconnu que les établissements d’enseignement supérieurs devront dorénavant faire connaître les éléments algorithmiques utilisés pour rendre leur décision d’admission ou non dans une formation demandée en indiquant les éléments de pondération utilisés pour classer les candidatures.
Ce système de concurrence contraint les élèves à se connecter tous les jours afin de vérifier si oui ou non les places se libèrent. Alors que le chef d’État et le ministre reconnaissent que plusieurs élèves n’ont pas de connexion Internet pour travailler, ils ne se posent pas la question de l’orientation. Comment ces élèves pourront suivre les différentes étapes de Parcoursup ? Comment pourront-ils ou elles bénéficier d’aide ? Comment pourront-ils ou elles valider leurs choix ?
Alors que la situation quant à l’obtention du Baccalauréat, de la réouverture des établissements, ou plus généralement de leur avenir est déjà particulièrement anxiogène pour les élèves de Terminale, Parcoursup rajoute un facteur de stress supplémentaire.
Quand on sait que le Val d’Oise a été un des départements les plus touchés par le Coronavirus et que beaucoup de familles ont été contaminé-e-s, est-il vraiment judicieux d’ajouter un nouvel élément anxiogène à la liste ? Le devoir de l’Education nationale n’est-il pas de s’assurer de la santé physique et psychologique des élèves avant tout ?
Nous rappelons à M. Blanquer que les élèves de Terminale sont dans un âge fragile où ils se construisent, et où ils peuvent être en manque de repères. Malgré ce que Blanquer a voulu nous faire croire au moment de la réforme du lycée, les élèves ne sont pas encore des entrepreneurs de leur avenir, ils ont besoin d’enseignant-e-s et de personnels compétents pour les aiguiller dans leur orientation.
En temps normal, les enseignant-e-s sont là pour récupérer les élèves parfois en pleurs, pour les soutenir ou les accompagner dans les différentes démarches, mais comment peut-on imaginer faire la même chose à distance quand on sait que dans certains cas, les enseignant-e-s ont pu maintenir un lien avec seulement 10 % de leur classe ? Dans un courrier envoyé aux professeur-e-s principales et principaux de Terminales, nous pouvons lire : « Dans cette période si particulière, nous savons pouvoir compter sur votre engagement et celui des équipes éducatives et pédagogiques pour maintenir le lien avec leurs élèves, pour les rassurer et les aider à appréhender avec sérénité les règles de cette phase d’admission, qui s’adapte au contexte particulier lié au Covid-19. ». Il est inadmissible de faire endosser cette lourde responsabilité à des enseignant-e-s qui voient leur charge de travail s’alourdir depuis le début du confinement
Nous ne pouvons pas sacrifier une génération sur l’argument du manque d’argent. L’avenir des élèves vaut plus que cela. Il est urgent de mettre fin immédiatement à ce tri social, d’ouvrir des formations, de créer des postes dans l’enseignement supérieur, de favoriser des groupes réduits afin d’accompagner et soutenir au mieux des élèves qui n’auront pas pu acquérir toutes les compétences attendues ?