Mercredi 3 septembre, Doona, une étudiante trans de Montpellier s’est donnée la mort.
Quelques heures avant le drame, elle aurait été menacée d’expulsion par le CROUS de Montpellier, à la suite d’une précédente tentative de suicide. C’est le Syndicat de Combat Universitaire de Montpellier (SCUM) qui précise les circonstances du décès de Doona. « Doona était logée à la cité universitaire Vert-Bois, et sa situation fragile, liée à sa transition et à sa situation précaire, était connue par les services du CROUS. » au regard des éléments rapportés par les proches de Doona et par Doona elle-même quelques heures avant sa mort, le SCUM a décidé d’interpeler le directeur du CROUS. Celui-ci a répondu en niant les accusations.
Si le CROUS nie aujourd’hui ces accusations, de nombreux-ses étudiant-e-s appellent à se rassembler lundi midi devant plusieurs CROUS de France pour dénoncer cette situation.
Dans son rapport 2020 SOS Homophobie rapporte que 42 % des actes de transphobie qui lui sont rapportés visent des femmes trans. Elles sont confrontées à la transphobie du corps médical et des institutions y compris scolaires. Cette transphobie des institutions a de graves conséquences sur la santé mentale des personnes trans, les poussant au suicide.
Il est urgent de prendre en compte la transidentité et de lutter contre la transphobie au sein des établissements et des institutions accueillant des élèves et étudiant-e-s. Les parcours de transition des élèves comme des personnels doivent être pris en considération, il faut notamment faciliter le changement de prénom sur simple demande d’un-e élève. Les LGBTphobies mettent en péril la vie de nos élèves et étudiant-e-s.
L’Education Nationale dit s’engager dans la lutte contre les LGBTphobies. Comme le rappelle le site de l’Education Nationale, « Les insultes homophobes, souvent banalisées, demeurent particulièrement fortes : 18 % des lycéens ou étudiants LGBT déclarent avoir été insultés au cours des 12 derniers mois. Une enquête récente sur la santé des mineurs LGBT scolarisés révèle, en particulier chez les jeunes se définissant comme trans, un fort niveau d’appréhension face à l’École (qu’il s’agisse des pairs ou de l’institution) : l’expérience scolaire est perçue comme « mauvaise » ou « très mauvaise » par 72 % d’entre eux. » On ne saurait se contenter de campagnes d’affichage et d’une seule journée par an, il faut désormais que cela se traduise concrètement. La prise en charge de ces questions ne doit pas être laissée à des organismes extérieurs, les formations en éducation à la sexualité et à l’affectivité doivent être dispensées au sein de l’école par des personnels formés. Pour cela, des formations doivent être dispensées à l’ensemble des personnels sur ces questions.
Sud Education 95 présente ses condoléances à tou-te-s les proches de Doona et appelle à se joindre aux étudiant-e-s dans les rassemblements de lundi devant les CROUS de France.
Sud Education 95 demande à ce que soit accentuée la formation des personnels sur la question des LGBTphobies.
Rassemblement(s) connu(s) dans la région:
Paris : Lundi 28/09 17h Crous de Port-Royal