Lettre ouverte au préfet, à la Rectrice et à la DASEN : Non aux expulsions

Un parent d’élève est menacé d’être expulsé dans les prochaines semaines. SUD Éducation 95 soutient la famille et appelle à l’arrêt immédiat des expulsions.

Nous relayons la lettre ouverte au préfet, à la Rectrice de l’académie de Versailles et à la DASEN du 95. SUD Éducation 95 appelle à signer la pétition suivante : https://www.mesopinions.com/petition/droits-homme/urgence-expulsion/122513







Monsieur le Préfet, Madame la Rectrice de l’Académie de Versailles, Madame la DASEN du Val d’Oise,

C’est avec une grande inquiétude que nous avons appris qu’un père de famille allait être expulsé dans les prochaines semaines vers son pays d’origine, la Géorgie. Et cela, alors que sa femme et ses enfants vivent actuellement à Persan.

La famille APKHAZISHVILI est arrivée en France le 02 Juin 2019 et s’est vue refuser sa demande d’asile.

Depuis leur arrivée en France, la famille a toujours eu à cœur de s’intégrer : le père de famille avait un emploi afin de subvenir aux besoins de la famille. De plus, malgré une situation d’errance entre une prise en charge par le 115 et des hébergements aléatoires et instables, le couple a toujours pris soin de scolariser les enfants : Salomé (15 ans en 3ème ), Lizi (12 ans en 6ème ) au collège Victor Hugo à Sarcelles, Anastasia (8 ans en CE1), Nikolaz (9 ans en CE2) et Giorgi (6ème en CP), tous les trois à l’école Paul Eluard II à Persan.

A ce jour, Diviti APKHAZISHVILI est en centre de rétention, et ce depuis le 12 Décembre 2020, dans l’attente d’une expulsion, d’abord prévue le jeudi 14 Janvier 2021 et repoussée probablement au mois de février.

L’épouse et les enfants de M. APKHAZISHVILI vivent actuellement à Persan, ils ont toujours formé une famille très unie et soudée, et ils ont évidemment besoin de lui !

Cette obligation de quitter le territoire français pour le père menace l’équilibre déjà précaire de cette famille et risque de contraindre l’épouse et les enfants à un retour en Géorgie, pays qu’ils ont fui, anéantissant ainsi tous les efforts consentis par cette famille pour s’intégrer au mieux et pourvoir aux besoins élémentaires et éducatifs des enfants.

Depuis leur scolarisation au collège Victor Hugo en Septembre 2020, Lizi et Salomé sont assidues et ponctuelles malgré leur situation précaire et la distance de leur lieu de vie. Elles font preuves d’une détermination rare et d’une réelle volonté de progresser. Les deux adolescentes ont construit des relations de confiance avec l’équipe d’adultes encadrants et ont tout fait pour s’intégrer dans leur groupe classe respectif. Il est évident que Lizi et Salomé entretiennent à ce jour des liens amicaux forts avec les élèves de leur classe et réciproquement.

Les deux adolescentes trouvent à travers l’école une stabilité, une sécurité jusqu’alors fragiles, elles s’emparent du savoir qui leur est proposé et apprennent que la France est le pays des Droits de l’Homme…

Ces enfants se sont emparés de ce lieu qu’est l’école pour gagner en sérénité et pour s’épanouir à la fois en tant que personne et élève. N’est-ce pas ce qu’on attend de tout enfant scolarisé ?

La décision d’expulsion du père, qui représente le principal soutien financier de sa famille, anéantirait tous les efforts et sacrifices consentis par ce couple réduisant à néant le début de stabilité affective et le sentiment de sécurité qu’ils avaient enfin réussi à offrir à leurs enfants.

Afin de ne pas priver ces enfants de leur droit de ne pas être séparés d’un de leur parent, SUD éducation 95 se joint à la communauté éducative, l’infirmière, l’assistante sociale du collège et les parents représentants FCPE élus, pour demander avec confiance et détermination de lever la détention de M. APKHAZISHVILI, d’annuler son obligation de quitter le territoire français afin qu’il retrouve sa famille au plus vite et qu’il puisse faire valoir ses droits au séjour en France accompagné par les associations et les services sociaux.