Une semaine d’enseignement à distance a suffi pour rappeler l’incompétence crasse du ministre de l’Éducation Nationale. Dès mardi, les enseignant-e-s, parents d’élèves et élèves ont pu constater que, malgré le refrain seriné par Blanquer selon lequel tout était prêt, aucun des outils institutionnels ne fonctionnait. Le ministre était tellement absorbé par l’idée de maintenir coûte que coûte les établissements scolaires ouverts qu’il n’a alloué aucun moyen à l’enseignement à distance, alors qu’il avait un an pour se préparer. Rien n’a changé, les conditions de travail se sont même dégradées, comme l’ont souligné de nombreux-ses enseignant-es. Qu’il s’agisse des Environnements Numériques de Travail, des services du CNED ou encore de Pronote – pourtant une solution payante fournie par une entreprise privée – il a été impossible d’assurer correctement l’enseignement à distance cette semaine.
Trois jours et demi seulement pour démontrer encore une fois que le ministre, au mieux prend les personnels de l’Education Nationale, les familles et les élèves pour des idiot-e-s ,au pire ment éhontément pour se couvrir. Après avoir évoqué une attaque informatique probablement venue de l’étranger pour expliquer les dysfonctionnement des services du CNED, le ministre a renvoyé les collectivités territoriales à leur responsabilité indiquant que le ministère n’était pas en charge des « tuyaux », enfin il a même été jusqu’à citer l’incendie des serveurs d’OVH à Strasbourg pour expliquer les pannes, alors même que les serveurs utilisés par le CNED appartiennent en réalité à Amazon, ce qui n’est pas sans soulever des questions éthiques. Le ministre a été systématiquement démenti, ce qui ne l’empêche pourtant pas de continuer à se répandre en inepties dans les médias.
Il est d’ailleurs étonnant que les problèmes rencontrés par les outils numériques d’enseignement à distance soient survenus entre 9h et 12h puis entre 14h et 17h, horaires où personnels et élèves ont tenté de se connecter pour travailler.
Les mensonges répétés du ministre révèlent encore une fois le manque de considération qu’il a pour les personnels et pour les usagers-ères.
L’Éducation Nationale ne fonctionne que grâce à la conscience professionnelle des personnels qui refusent de laisser les élèves sans suivi, allant jusqu’à utiliser des solutions privées, qui ne respectent pas les données personnelles ou les règles RGPD. Combien d’enseignant-e-s ont utilisé les serveurs Discord cette semaine ? Combien se sont retrouvé-e-s à faire cours sur Zoom ? Cette situation est intolérable.
Il est urgent que des moyens réels soient affectés à l’enseignement à distance, que les différents problèmes techniques soient résolus d’ici le 26 avril, date de la reprise des enseignements à distance pour les collèges et lycées. Nous demandons à ce que soient publiés les journaux de connexion des serveurs du CNED, dans le respect de la vie privée des usagers-ères, afin de vérifier les dires du ministre.
Face à ces faits récents et étant donné les mensonges du ministre, nous demandons sa démission.