C’est sans vraiment de surprise que nous avons lu la réponse du rectorat à la mobilisation des enseignant-e-s concernant la DHG suite à la journée de mobilisation du 8 avril – journée à la base orientée sur la lutte des AESH dont il n’est pas question dans l’article.
Les éléments de langage employés par les services du rectorat cités par l’article du Parisien relatant cette journée sont toujours les mêmes et montrent qu’ils ne veulent pas entendre les revendications des personnels et des parents d’élèves mobilisés. Pire que cela, le Rectorat de Versailles s’inscrit totalement dans les projets destructeurs du Ministère.
La « marge d’autonomie » (sic) ne correspond à rien d’autre qu’à un concept néo-managérial qui vise à cacher et à donner de faux choix aux personnels de l’Éducation Nationale.
Cette « marge d’autonomie » (re-sic) laisse les équipes pédagogiques avec moins de moyens constants. Celles-ci se retrouvent à devoir déterminer ce qu’elles jugent prioritaires dans leur enseignement.
Toujours dans l’article, le Rectorat affirme « cette année encore, les établissements les plus défavorisés du département auront des dotations supérieures aux autres établissements ». La question posée était pourtant celle des baisses de moyens mais là encore… Langue de bois !
Nous avons pu observer que, cette année, les établissements touchés par la baisse des DHG étaient justement les établissements où le contexte social est le plus défavorisé : les établissements REP et REP +. Il y a bien en action une politique de destruction de l’éducation prioritaire avec la volonté de baisser les moyens dans certains bassins précisément.
Les établissements REP ont de moins en moins de moyens et sont de plus en plus proches des dotations des établissements les « moins défavorisés ». Dans bon nombre d’établissements REP, les classes sont à 28 ou 29 élèves et l’Institution nous répond qu’il serait réglementairement possible d’aller jusqu’à 30 élèves par classe.
Les baisses de DHG, n’en déplaisent aux services du rectorat, sont structurelles. C’est une véritable destruction de l’éducation prioritaire qui est engagée depuis maintenant plusieurs années mais qui s’accélère particulièrement depuis l’arrivée de Blanquer à la tête du Ministère de l’Education Nationale.
Dans les établissements, les conséquences de cette gestion de la pénurie sont très claires : hausse du nombre d’élèves par classes, moins de suivi des élèves en difficulté, hausse des violences, tarissement des dynamiques de travail collectif, épuisement professionnel et augmentation des risques psycho-sociaux pour les personnels.
Alors que l’Italie a décidé l’embauche de 84 000 nouveaux et nouvelles enseignant-e-s, Blanquer, en pleine pandémie, a supprimé 1800 postes cette année.
Sud Education 95 exige :
- Le retour des lycées dans l’éducation prioritaire
- Une hausse significative des moyens dans les établissements scolaires et des recrutements massifs de titulaires en fonction des besoins
- Des effectifs à 20 élèves par classe en éducation prioritaire pour améliorer le suivi et faciliter le travail pédagogique.
- Une baisse du temps de travail significative pour tou-te-s.