Depuis la rentrée, deux établissements de l’Est du département sont en grève reconductible majoritaire pour garantir un enseignement digne dans des quartiers déjà fortement touchés par la précarité et la crise du Covid.
Sud éducation 95 leur apporte tout son soutien et participe à la lutte menée par ces collègues du Collège Anatole France de Sarcelles et du Lycée Simone de Beauvoir de Garges-lès-Gonesse.
Un moment crucial dans la vie des établissements
Comme tous les ans, les établissements du second degré prennent connaissance des moyens qui leur seront alloués pour la rentrée scolaire suivante. Une fois encore, les équipes n’ont pu que constater l’inexorable sabotage du service public que représentent ces coupes budgétaires.
Tout le monde en a conscience, le moment des DHG est crucial dans la vie des établissements. En effet, l’attribution des moyens est l’une des matérialisations concrètes de ce que pourra être le service public d’éducation de l’année suivante. Au-delà du choix des services de chacun·es, c’est aussi à ce moment que l’on visualise le nombre d’élèves par classe prévu, les moyens alloués aux demi-groupes, à tel ou tel projet etc. Il s’agit donc de décider des conditions de travail des personnels et des élèves.
Le message est clair : l’éducation des enfants des classes populaires n’a pas de valeur pour la hiérarchie.
En éducation prioritaire, le nombre d’élèves par classe ne cesse d’augmenter et dépasse maintenant les 26 ou 28 élèves prévu·es selon que l’on soit en REP ou REP+. Depuis quelques temps, la hiérarchie élabore son calcul sur la base de 30 élèves quelles que soient les difficultés sociales des familles ! C’est inadmissible et cela constitue une véritable remise en cause de l’éducation prioritaire !
En lycée, la situation est encore plus alarmante : l’éducation prioritaire n’existe déjà plus, quand bien même la totalité des élèves accueilli·es viennent de collège REP ou REP+.
Une seule solution : la lutte collective
Tous les ans, des audiences à la DSDEN sont demandées et tous les ans, les équipes subissent les mêmes discours enjoignant à se débrouiller avec les moyens du bord, à rogner sur tel projet pour limiter la casse, à supprimer des demi-groupes pour alléger les effectifs de classes… à faire toujours mieux avec moins de moyens.
Il devient urgent de refuser collectivement cette logique et de suivre l’exemple des établissements aujourd’hui mobilisés. Sans rapport de force, nous ne pourrons attendre plus que ces paroles méprisantes adressées par une hiérarchie qui n’a en réalité aucune idée de la réalité de nos métiers sur le terrain.
Il nous semble donc indispensable que le mouvement enclenché par ces deux établissements s’élargisse car un peu partout, les collègues ont constaté une dégradation des conditions de travail et craignent pour l’avenir de leurs élèves.
Organisons donc des heures d’informations syndicales pour échanger et construire la mobilisation
Regroupons-nous dans les collectifs et AG de bassin déjà existantes car c’est collectivement que nous pourrons inverser la tendance !
Sud éducation 95 revendique :
- La satisfaction des revendications des établissements mobilisés
- Le retour des lycées dans l’éducation prioritaire
- Une hausse significative des moyens dans les établissements scolaires et des recrutements massifs de titulaires en fonction des besoins
- Des effectifs à 20 élèves par classe en éducation prioritaire pour améliorer le suivi et faciliter le travail pédagogique.
- Une baisse du temps de travail significative pour tou·tes.