Du 1er au 8 décembre ont eu lieu des élections professionnelles dans l’éducation et toute la fonction publique. Malgré une participation en baisse, Sud éducation gagne des voix au niveau national et académique. C’est une excellente nouvelle pour le syndicalisme de lutte et nous tenons à remercier toutes celles et ceux qui ont contribué à cette avancée.
Pour autant, la mise en oeuvre de ces élections en ligne révèlent de graves dysfonctionnements que nous dénonçons une fois encore.
Au niveau national, Sud éducation retrouve sa représentativité
En retrouvant son siège au Comité social d’administration (CSA) ministériel, Sud éducation permet à son Union Syndicale Solidaires d’être représentative dans les 3 CSA ministériels avec l’enseignement supérieur et la Jeunesse et les sports.
On peut parier que ça n’a pas dû faire plaisir au ministre ni à son prédécesseur !
Nous conservons également notre siège en Commission administrative paritaire (CAP) 2nd qui représente maintenant les certifié.es et agrégé.es, CPE et PsyEN ainsi qu’un siège au Conseil supérieur de l’éducation (CSE).
Sud éducation est le 2e syndicat qui progresse le plus en nombre de voix depuis le dernier scrutin. Ce signal lancé par la profession témoigne du refus de nombreux.ses collègues de laisser détruire les services publics.
Au niveau local : un syndicat aussi en progression
Au niveau académique, Sud éducation est en progression de 12,5 % en terme de voix.
Si nous ne gagnons pas de siège en CSA, nous en ressortons avec :
- 1 siège conservé en CAPA 2nd et asssimilé.es
- 1 nouveau siège en CCP AED / AESH
- 1 siège conservé à la région pour les agent.es de lycée
- 1 siège au CSA région académique
- 1 siège gagné en CSA-D 92
- 1 siège conservé en CAPD 92
Dans le 95, nous gagnons un siège en CAPD (1er degré) via notre liste avec la CGT éduc’action 95.
Un scrutin saboté par le Ministère
Malgré ces réussites pour Sud éducation, ce scrutin nous laisse un goût amer tant les conditions de vote ont été scandaleuses. Pour commencer, la campagne a été fortement ralentie par les moyens supprimés par rapports aux autres années. Les instructions données aux directeur.ices et secrétaires de directions pour l’affichage étaient par ailleurs peu adaptées aux moyens réels des écoles et établissements. La surcharge de travail qu’iels ont subi doit être reconnue !
- Le vote électronique continue depuis son introduction en 2014 de décourager les collègues de voter. Cette année là, nous étions déjà passés d’une participation d’environ 65 % en 2008 à 43 % en 2018.
- De nombreux.ses collègues n’ont pas reçu leurs notices de vote, n’étaient pas inscrit.es ou n’avaient malgré les consignes pas eu les insctructions nécessaires à l’activation de leur boîte académique, en particulier pour les AED ou AESH.
- La complexité de la procédure et les bugs à répétition ont découragé de nombreux.ses agent.es. La démarche était de plus totalement inadaptée aux collègue peu à l’aise avec l’outil informatique ou aux personnes en situation de handicap.
Ces dysfonctionnements sont connus et dénoncés par Sud éducation depuis longtemps. L’entêtement du ministère à payer un prestataire privé pour rendre ce piètre service révèle donc surtout sa volonté de décridibiliser l’action syndicale de représentation des personnels et son mépris complet pour la démocratie au travail.
Enfin, nous dénonçons fermement la rétention des résultats des CSA départementaux par le ministère pendant presque 7 jours. Le Ministère semble dans l’incapacité totale à donner une explication à ce scandale démocratique.
Et maintenant ?
Ces bons résultats pour Sud doivent toutefois nous garder de tout triomphalisme car la faible participation à ces élections traduisent un certain défaitisme et parfois une incompréhension des enjeux par de nombreux.ses collègues.
La loi de transformation de la fonction publique a continué d’éloigner les instances des préoccupations des collègues et a fortement réduit le pouvoir de contrôle des syndicats qui y siègent.
Pour nous, les élections ne sont cependant pas une fin en soi, mais une étape pour gagner des moyens et une visibilité que nous mettons aux services des luttes sur le terrain.
Sans illusion sur les impasses de la co-gestion, nous continuerons sans concession à siéger dans les instances où nous sommes pour porter la voix des personnels et mettre la hiérarchie face à ses responsabilités.
Pour Sud éducation 95, la présence dans les instances est une nécessité mais c’est bien par l’organisation des collègues et la construction d’un rapport de force que nous pourrons gagner de nouveaux droit, constuire une autre école et une autre société.
Alors qu’un nouveau projet de réforme des retraites est sur la table, pour nous, cette dynamique doit maintenant profiter à la préparation d’une mobilisation victorieuse !