Comme beaucoup d’établissements dans le Val d’Oise, le LPO Louis Armand d’Eaubonne se lance dans la lutte contre les baisses de moyens pour nos établissements. Après un débrayage des enseignant-e-s le 12 février et un tractage au marché le dimanche suivant, les collègues se sont invité-e-s le 18 au LP Ferdinand Buisson, établissement voisin, pour assister à la petite opération de communication du Secrétaire d’État à l’éducation Gabriel Attal, accompagné de la Rectrice, du DASEN et du DASEN adjoint. Il-elle-s souhaitaient notamment avoir des nouvelles d’une demande d’audience envoyée la semaine précédente, jusque-là restée sans réponse.
Il faut croire que certain-e-s attendent avec impatience l’application de l’article 1 de la Loi Blanquer sur le devoir de réserve. En effet, lorsque les collègues sont arrivé-e-s avec leurs banderoles, c’est la police qui les a accueilli-e-s et leur a demandé de pouvoir vérifier leurs étendards. On les a de même informé-e-s que « le secrétaire d’État ne [voulait] pas de mécontentement, que du dialogue ». On imagine bien que des slogans tels que « Lycée en danger », « élèves sacrifiés » ou « pertes d’heures, cherchez l’erreur » ne devaient pas entrer dans la catégorie « dialogue » pour M. Attal. Tout le monde le sait maintenant: le dialogue, c’est quand on est d’accord avec le Ministère!
Ce n’est qu’après une confiscation de ces banderoles et un rapide entretien avec un représentant des services des renseignements que les personnels mobilisé-e-s auront l’autorisation d’approcher l’établissement et de constater le désintérêt des deux responsables qui ont continué leur balade sans prendre connaissance de leurs revendications. Les représentant-e-s des parents ont pu transmettre un courrier en échange de leurs drapeaux FCPE…
Précisons au passage que dans leur petite opération promotionnelle, le Ministre d’État et la Rectrice n’avaient même pas envisagé de rencontrer les collègues du Lycée Buisson. Ce n’est qu’après protestations que ceux-celles-ci auront eu l’honneur de faire part de leur mécontentement aux deux visiteurs.
Quoi qu’il en soit, les personnels du Lycée L. Armand ont pu obtenir un rendez-vous pour une audience. Ce sera peut-être pour il-elle-s l’occasion d’obtenir quelques explications sur une baisse de DHG de 43 heures malgré une hausse d’effectifs et des classes à 35 élèves. Peut-être pourra t-on leur faire comprendre la « chance » qu’il-elle-s auront à supprimer à la rentrée des demi-groupes, à regrouper des CAP dans les matières générales ou encore à mettre fin à des dispositifs d’AP et de tutorat.
Avec un tel constat, on imagine bien pourquoi le Secrétaire d’État souhaite éviter les sujets qui fâchent.
Le 19 février, les personnels et parents du Lycée se sont de nouveau rassemblé-e-s devant l’établissement pour maintenir la pression sur les autorités. Espérons que nous seront encore nombreux-ses à leur emboîter le pas!