Tract de la fédération Sud Éducation
Le monde éducatif connaît actuellement une mobilisation d’une ampleur particulièrement importante. Depuis le 19 mars, les personnels, en particulier du premier degré, sont très fortement mobilisés contre le projet de loi Blanquer. Des Assemblées générales réunissant jusqu’à plusieurs centaines de personnels ont voté des mouvements de grève reconductible. Les parents d’élèves sont mobilisés avec des actions et initiatives organisées dans différentes régions. Dans le second degré, les réformes des lycées, du bac et Parcoursup suscitent toujours autant de mécontentement, et les initiatives de mobilisation sont très fortes. Le ministère s’acharne à réprimer les mobilisations par les menaces, intimidations et sanctions contre les personnels. Le climat social, avec les gilets jaunes, est explosif et met le gouvernement en difficulté. C’est le moment d’amplifier la mobilisation pour gagner sur nos revendications. Dans ce cadre, le 9 mai doit être une réussite, par la présence massive en manifestation et dans les Assemblées générales, et constituer un point d’appui pour construire la grève reconductible.
Contre la loi Blanquer
Le projet de loi Blanquer est significatif du projet d’école du ministère : à la fois libéral et réactionnaire.
Libéral parce qu’il organise le démantèlement du service public
d’éducation, par les cadeaux faits au privé (article 3) ou par la
précarisation organisée des missions d’enseignement (article 14).
Réactionnaire par la volonté de museler la
liberté de parole des enseignant-e-s (article 1) par la mise au pas de
la formation des futur-e-s professeur-e-s (article 10) ou par
l’obligation d’afficher le drapeau tricolore dans les salles de classe.
Aujourd’hui, l’article 6 quater, qui prévoit la mise en place
d’Établissements publics des savoirs fondamentaux, est sous le feu de la
critique. En effet, il s’agit d’un moyen pour accélérer encore
davantage les regroupements d’écoles, en particulier en zone rurale. Ces
regroupements se traduisent par des suppressions de classes et des
fermetures d’école. Les principaux-ale-s de collège deviendront les
supérieur-e-s hiérarchiques des professeur-e-s des écoles !
Pour la défense de la fonction publique
Le projet de loi transformation de la fonction publique est une menace grave pour les statuts et les droits des fonctionnaires. Plus largement, il s’agit d’une offensive majeurs contre la fonction publique et les services publics. L’objectif est de développer le recours à la contractualisation dans la fonction publique, alors même que l’État est déjà le premier employeur de précaires ! La casse des instances paritaires (commissions administratives paritaires, comités hygiène, sécurité et conditions de travail) est une attaque grave contre nos droits. Combattons cette réforme délétère !
Contre les réformes des lycées et du bac
Avant même la loi Blanquer, le ministère organisait le tri social généralisé. Parcoursup, c’est la sélection à l’université. La réforme du baccalauréat, c’est l’instauration de bacs maison qui n’auront pas la même valeur en fonction du lycée ou du territoire dans lequel il aura été obtenu. La réforme de la voie professionnelle, c’est la casse du lycée professionnel. La réforme du lycée général et technologique, c’est l’instauration d’un lycée à la carte, qui met en concurrence les lycées, les filières et les élèves.
Combattons les contre-réformes Blanquer !
Nos revendications
→ le retrait du projet de loi Blanquer
→ le retrait du projet de loi transformation de la fonction publique
→ l’abrogation des contre-réformes des lycées, du baccalauréat, de Parcoursup
→ l’abandon du projet de réforme des retraites
→ une augmentation des salaires pour aller vers l’égalité salariale
→ une baisse du nombre d’élèves par classe : 20 élèves maximum par classe, 16 en éducation prioritaire, 12 en SEGPA
→ la mise en place de pratiques pédagogiques coopératives et émancipatrices
→ une école égalitaire et émancipatrice
L’abrogation de la loi Blanquer est au coeur des revendications des personnels mobilisés. Mais il s’agit de ne pas oublier la réforme des lycées, du bac et parcoursup, contre lesquelles sont mobilisés les personnels depuis cet hiver. Il s’agit également d’obtenir le retrait du projet de loi transformation de la fonction publique. Pour gagner, une seule journée de grève ne suffira pas.
Pour SUD éducation, une chose est claire : c’est aux grévistes de décider de leur calendrier de mobilisation, et SUD éducation les soutiendra dans les choix qui seront effectués.