Communiqué de SUD éducation 95
Permettre à l’Ecole d’être pleinement inclusive était une priorité du quinquennat de Macron. Mardi 11 février, lors de la conférence nationale du handicap, Macron s’est félicité d’avoir atteint son objectif avec une diminution du nombre d’élèves en attente d’un accompagnant depuis la rentrée de 2019. Mais comment peut-il nier autant la réalité ?
Alors que beaucoup d’enfants sont scolarisés avec des déficiences sévères en maternelle et en primaire, ils-elles se retrouvent en grande difficulté au collège et au lycée faute d’une structure adaptée. Ils-elles sont alors souvent exclu-e-s du circuit normal, envoyé-e-s vers des écoles spécialisées et orientés très majoritairement vers des classes ULIS, SEGPA ou des voies professionnelle. Ce constat est encore plus flagrant dans les milieux sociaux défavorisés où les parents ne sont pas en mesure de choisir réellement l’avenir de leurs enfants.
Quand un-e élève handicapé-e est intégré-e dans une classe, les effectifs ne diminuent pas, et les enseignant-e-s ne peuvent prendre en compte les besoins particuliers d’un-e élève supplémentaire.
De plus, il est important de rappeler qu’en décentralisant les dépenses publiques, beaucoup de collectivités territoriales ne peuvent pas bâtir de nouveaux établissement scolaires en capacité d’accueillir des enfants handicapé-e-s. Ils-elles doivent souvent parcourir une distance très longue pour être scolarisé-e-s. Dans le cadre de la réforme du lycée avec une offre d’options plus réduite par établissement, les élèves handicapé-e-s voient leurs choix se réduire encore davantage.
L’inclusion ne peut se faire qu’avec des moyens humains et des personnels formés.
Les
accompagnant-e-s d’élèves en situation de handicap (AESH)
revendiquent depuis de nombreuses années un vrai statut avec la
reconnaissance de leur spécificité professionnelle pédagogique et
éducative. La réponse du gouvernement est d’exploiter davantage
ces personnels précaires en augmentant les amplitudes horaires,
leurs missions et en dédoublant les employeurs entre Éducation
nationale et Collectivités territoriales.
Depuis la rentrée
de 2019, avec l’instauration des PIAL (Pôle Inclusif
d’Accompagnement Localisé), les AESH se voient contraindre de
changer d’élèves à accompagner autant de fois que la direction
des PIAL le décide. Sans un suivi pédagogique de longue durée,
nous ne voyons pas comment les élèves pourront réussir.
L’Éducation nationale méprise les AESH en leur imposant des conditions de travail inadmissibles : changement de lieux de travail plusieurs fois par jour ce qui rend impossible leur intégration dans les équipes pédagogiques, salaire en-deçà du SMIC…
Macron prévoit d’intégrer un module de formation au handicap à la formation initiale des enseignants. Encore une mesure de façade ! C’est d’une formation continue tout au long de leur carrière et adaptée aux multiples handicaps dont les enseignant-e-s ont besoin.
Les élèves handicapé-e-s ne pourront réussir sans des personnels formés, sans des heures d’accompagnement suffisantes.
SUD éducation 95 revendique :
► L’augmentation du nombre de personnels spécialisés et de personnels médico-sociaux et d’orientation.
► une formation continue au handicap à l’ensemble des personnels
► la reconnaissance des besoins spécifiques des élèves en situation de handicap en termes d’espaces et de temps dédiés
► une reconnaissance des compétences des personnels AESH avec une augmentation de leur salaires, l’attribution des primes REP, la fin des temps partiels imposés, la titularisation