Communiqué de SUD éducation 95 concernant l’agression d’une CPE du Lycée Romain Rolland de Goussainville
Mardi 15 octobre dans la matinée, alors qu’elle était en rendez-vous dans son bureau, une CPE a reçu un violent coup au thorax en essayant de s’interposer pour séparer deux parents d’élèves qui étaient en train de se battre. L’intervention de 4 adultes a été nécessaire pour mettre fin à l’altercation. La CPE a été contrainte de quitter son poste pour être examinée par un médecin.
Suite à cet incident, une assemblée générale a rassemblé de nombreux personnels venus manifester leur solidarité à leur collègue agressée. Considérant qu’il s’agit de la « goutte de trop », professeur-e-s et AED ont décidé d’exercer très majoritairement leur droit de retrait pour montrer qu’ils-elles se sentent en danger. Cet événement intervient dans un climat tendu avec une multiplication des incidents depuis la rentrée. Certain-e-s avouent avoir subi des insultes ou reçu des menaces de morts de la part d’élèves. A cela s’ajoutent des bagarres régulières aux abords de l’établissement dont une, par exemple, envoyant un élève dans un état grave à l’hôpital.
En première ligne, les AED sont exposé-e-s à des dangers qu’il est important de mesurer. L’année dernière, ils et elles avaient déjà été gazé-e-s à la suite d’une intrusion d’élèves. Chaque jour, ces personnels précaires sont exposés à divers dangers. Pourtant, il convient de rappeler qu’ils-elles ne touchent pas la prime de la « Politique de la ville », pourtant demandée à plusieurs reprises, notamment par une motion déposée en Conseil d’Administration.
L’après-midi, les personnels ont pu rencontrer les proviseurs de vie scolaire pour leur faire part de leur mauvaises conditions de travail. Face à leurs doléances, ceux-ci répondent qu’aucun moyen supplémentaire ne sera alloué pour des raisons budgétaires.
SUD éducation 95 dénonce ce mépris de la part de la hiérarchie et exige des réponses concrètes pour faire face à cette ascension de violence. D’après l’article L.4121-1 du Code du travail, l’employeur est en effet tenu par la loi de prendre toutes les mesures nécessaires pour assurer la sécurité et protéger la santé physique et mentale de ses salarié-e-s. La hiérarchie ne doit pas se contenter de porter plainte après une agression mais bien d’assurer un environnement serein et apaisé pour éviter que des faits graves ne se reproduisent.
Pour rappel, six agressions d’adultes dans des établissements du Val d’Oise avaient déjà eu lieu en une semaine et demie. Dans un contexte où le nombre de faits de violence explose dans le Val d’Oise, SUD éducation 95 dénonce l’absence totale de réponse et de solutions concrètes de la part de l’Administration et soutient tous les personnels mobilisés.